Paroisse Goudet

ST Philibert

Histoire :

Le site de Goudet, en fond de vallée, inscrit sur le méandre de la Loire, à la confluence de celle-ci et des ruisseaux de l’Holme et du Riou Blanc, bénéficie de conditions géographiques et climatologiques favorables. C’est probablement ces facteurs qui justifient l’ancienneté de l’installation humaine en ces lieux, attestée ici depuis le Néolithique. A la période médiévale, les buttes du Pipet et de Beaufort accueilleront chacune un édifice fortifié et les seigneurs de Goudet figureront jusqu’au XIII° siècle au premier rang de l’aristocratie vellave. A l’est, le bourg médiéval s’est développé autour de l’établissement bénédictin, dont on retrouve aujourd’hui les vestiges regroupés autour de la place du Clos. Le prieuré, filiale de la puissante abbaye bourguignonne de St Philibert de Tournus est documenté depuis le Haut Moyen âge. La tradition et quelques textes prétendent que ce sont les moines du Noirmoutier, fuyant devant les envahisseurs normands, faisant étape en Velay qui auraient fondé le prieuré de Goudet, vers 869-870, avant de se rendre en Bourgogne pour s’y établir en 875.

Des travaux récents :

Des travaux récents ont démontré qu’il était nécessaire, ici et ailleurs, d’utiliser la documentation avec précaution. On pourra ainsi s’étonner de voir un prieuré fondé par une colonie monastique non encore établie, et qui de plus est en fuite. Ajoutons qu’u regard de la diplomatique les actes qui attestent de la fondation et de l’existence du prieuré au IX° siècle ne présentent pas les garanties nécessaires. En l’état actuel du dossier et compte-tenu du contexte géopolitique local, il parait plus assuré de considérer que l’existence du prieuré bénédictin de Goudet remonté au début du X° siècle. Tout au long du Moyen âge, il assure en terre vellave un relais à l’influence de St Philibert de Tournus ; à ce titre et jusqu’à la révolution, il conserve un patrimoine foncier important  et le patronage de certaines cures des proches environs, telle que Présailles. Sept maisons jointives entouraient l’église et permettaient aux moines de séjourner sans cohabiter. Dès 1753 et définitivement en 1758 et 1759, l’union de la manse conventuelle, d’abord à la manse abbatiale de Tournus et enfin au Séminaire du Puy témoigne de la disparition progressive de la vie régulière à Goudet, laquelle est encore attestée à la fin du Grand siècle et aux premières décennies du XVIII° siècle. Les sources révèlent l’état de délabrement de l’église monastique, détruite peu après la révolution. Cette église considérée longtemps comme totalement église paroissiale. Charles Rocher prétend que le culte paroissiale était  célébré dans l’église prieurale ce serait un cas rare unique en Velay. En tout cas le prieur nommait le curé et lui devait une pension de 330 livres.

Description, architectures : 

Le clocher a été installé dans une tour qui rythmait les fortifications qui protégeaient autrefois le monastère ; on y distingue encore une archère canonnière. Il renferme plusieurs cloches. Sa flèche restaurée dans les années 1980 est couverte de tuiles vernissées, technique assez rare en terre vellave. Sur la façade méridionale, on trouve quelques baies et le porche d’entrée installés dans l’ancienne courtine. Le Portail présente un arc brisé, aux moulures filantes reposant sur des bases polygonales. Le mur goutterot nord a conservé les vestiges de plusieurs périodes d’aménagement : baies et portes murées, reprises des maçonneries, éléments de réemploi, etc. L’intérieur de l’église présente une nef unique couverte d’une voûte en berceau. Cette dernière a reçu un enduit grossier. A l’ouest une tribune en charpente semble avoir accueilli un temps la confrérie des pénitents.  Le chœur est formé par une travée couverte en plein cintre, prolongé par une abside élevée à l’est l’extérieur de la courtine. De plan polygonale, elle est bâtie au moyen de matériaux bruts et couverte par une voûte d’arrêtes.